Pourquoi l'employeur doit la prime de précarité dans le droit?
Apres avoir raconté ma vie et mes états d’âme, il me semble que voici le plus important, la discussion juridique de mon cas qui justifie légalement ma demande.
Vous trouverez tous les articles des différents code sur légifrance.
Le dispositif CIFRE est un contrat de droit privé contracté dans le cadre des articles D.1242-3 et D. 1242-6 du Code du travail suivant les indications de l'ANRT :
« Le contrat de travail peut-être soit un CDD de 36 mois (article D.1242-3 et D.1242-6 du Code du Travail), soit un CDI. Ce contrat sera à temps complet même si le doctorant est amené à exercer son activité alternativement entre l'entreprise et le laboratoire de recherche académique. La totalité du temps de travail sera consacré au sujet de recherche. » (site de l’ANRT)
L'article D. 1242-3 du Code du travail, créé par Décret n°2008-244 du 7 mars 2008 - art. (V), précise que :
« En application du 2° de l'article L. 1242-3, un contrat de travail à durée déterminé
peut être conclu lorsque l'employeur s'engage à assurer un complément de formation professionnelle aux :
1° Candidats effectuant un stage en vue d'accéder à un établissement d'enseignement ;
2° Elèves ou anciens élèves d'un établissement d'enseignement effectuant un stage d'application ;
3° Etrangers venant en France en vue d'acquérir un complément de formation professionnelle;
4° Bénéficiaires d'une aide financière individuelle à la formation par la recherche ;
5° Salariés liés par un contrat de rééducation professionnelle au sens des dispositions de l'article L. 5213-3 ou des textes relatifs à la rééducation professionnelle des victimes d'accidents du travail et des assurés sociaux. »
L'article D. 1242-6 du même Code, créé par Décret n°2008-244 du 7 mars 2008 - art. (V),
stipule que :
« Pour les salariés mentionnés au 4° de l'article D. 1242-3, la durée du contrat ne peut être supérieure à celle de la période donnant lieu au bénéfice de l'aide financière. »
Au regard de ces deux articles, le dispositif CIFRE permet la signature d'un CDD de 36 mois car le salarié bénéficie d'une aide financière individuelle à la formation par la recherche et que l’employeur s'engage à assurer un complément de formation professionnelle.
OK?
Or, suivant l'article L1243-8 du code du travail :
« Lorsque, à l'issue d'un contrat de travail à durée déterminée, les relations contractuelles de travail ne se poursuivent pas par un contrat à durée indéterminée, le salarié a droit, à titre de complément de salaire, à une indemnité de fin de contrat destinée à compenser la précarité de sa situation. Cette indemnité est égale à 10 % de la rémunération totale brute versée au salarié. Elle s'ajoute à la rémunération totale brute due au salarié. Elle est versée à l'issue du contrat en même temps que le dernier salaire et figure sur le bulletin de salaire correspondant. »
Donc normalement, tout CDD doit toucher une prime de précarité.
Sous couvert de l’ANRT, les entreprises ne doivent pas verser la prime en évoquant l’article L.1243-10 du Code du travail, qui prévoit que l'indemnité de fin de contrat n'est pas due :
« 1° Lorsque le contrat est conclu au titre du 3° de l'article L. 1242-2 ou de l'article L. 1242-3, sauf dispositions conventionnelles plus favorables (...) ».
soit si vous vous rappelez si le salarié bénéfice d'une aide financière individuelle à la formation par la recherche et que l’employeur s'engage à assurer un complément de formation professionnelle.
Arrivez ici, on la dans le baba. Mais, c'est ici que les choses se corsent :
Conformément au code du travail, à la jurisprudence de la Cour de cassation, Chambre sociale du 16 Juin 1999, N° 97-41.842 et confirmé avecla jurisprudence du 31 aout 2011 de la cour d’appel de Versailles, cet article n’a pas vocation à s’appliquer car l'entreprise ne s’est pas engagée et ne lui a pas dispensé un complément de formation professionnelle et que, bien évidement, rien n’est précisé dans ce sens contractuellement.
Donc, si votre entreprise ne vous a pas dispensé de formation spécifique et ne s'est pas engagé contractuellement à le faire, l'article L.1242-3 ne peut s'appliquer. Donc première raison que les doctorants CIFRE touche la prime de précarité. A travers cet article et sa non application on reconnait que nous avons fait un véritable travail qui mérite les considérations qui vont avec.
De plus, le contrat de travail CIFRE ne répond pas aux conditions réglementaires fixées dans les articles D. 1242-3 et D. 1242-6 car :
• Il n’est pas stagiaire
• Il n’est pas étranger
• Il n’est pas bénéficiaire d’une aide financière individuelle à la formation par la recherche :
la subvention étant versée à l’entreprise et non directement au doctorant
• Il n’est pas lié par un contrat de rééducation professionnelle
En gros l'alinéa 3 n'est pas valide, c'est la deuxième raison juridique pour laquelle l'employeur doit payer la prime de précarité et qui d'ailleurs fait état de l’illégalité des contrats CIFRE!!!